Georges Armand Lacroix à la Cité Fleurie, arrosant le jardin © R. Coryell

Georges Armand Lacroix, Président de l’association de sauvegarde de la Cité Fleurie de 1970 à 1982

Pour ceux qui ne connaissent pas la Cité Fleurie, le 65 boulevard Arago à Paris dans le 13e arrondissement est un ensemble de 29 ateliers-logements de style anglo-normand, disposé en deux rangées entourées de jardins. Un bâtiment datant du XVIIIe et son jardin, situé en contrebas, faisait partie du même ensemble. Cette cité d’artistes fut construite avec les matériaux des pavillons d’alimentation de l’exposition universelle de 1878.

Au début de l’année 1970, Henri Cadiou et Armand Lacroix sont alertés par la présence de métreurs dans le jardin et ils apprennent que le lieu va être vendu à des promoteurs.

Ils décident de créer une association avec les locataires de la Cité Fleurie, elle le sera, le 24 février 1970 : « Association des artistes du 65 Boulevard Arago pour la sauvegarde des ateliers et des jardins» Le sculpteur Georges Armand Lacroix en est le président, le peintre Henri Cadiou le trésorier, le sculpteur Marcel Chauvenet le secrétaire. ( Association déclarée au journal officiel le 22 mars 1970). L’architecte Henri Calsat en est le conseiller technique.

L’atelier n°3 du président Armand Lacroix devient le quartier général de l’association, ils y font les réunions, s’y retrouvent pour rédiger les communiqués de presse, les tracts, les pétitions, écrire les lettres, préparer les envois.

La lutte est prenante, et Armand Lacroix consacre l’essentiel de son temps à celle-ci, soutenu par son épouse Elizabeth Lacroix. Chaque jour est plein de surprises et d’actions à mener. Refouler les démolisseurs, alerter la police, entreprendre des actions en justice, constituer des dossiers, prendre des notes, faire signer les pétitions, organiser des portes ouvertes, des dédicaces d’auteurs, contacter la presse, recevoir les journalistes et les visiteurs, organiser des visites d’atelier et recevoir des groupes…

La lutte est relayée dans les médias, la Cité Fleurie devient célèbre.

En 1973 Armand Lacroix organise une vente aux enchères pour récolter des fonds pour le rachat de la Cité Fleurie.

Armand Lacroix sollicite des artistes de toutes les tendances, nombreux sont ceux qui offrent une œuvre par solidarité avec la lutte des artistes de la Cité Fleurie.
Finalement les fonds réunis ne sont pas suffisants, mais ils permettront de faire face aux frais divers de la lutte pour la sauvegarde de la Cité Fleurie.

Le Promoteur propose de donner aux meneurs, un atelier à chacun, dans la future construction. C’est un refus catégorique, la lutte continuera ! 

En 1973 Armand Lacroix reçoit la médaille d’argent de la ville de Paris. Elle récompense les personnes qui ont accompli un « acte remarquable concernant la capitale »
En juin 1974, le président de la république Giscard d’Estaing reçoit les représentants de l’association et promet son appui.

En 1976, la Cité Fleurie est classée, Armand Lacroix reçoit avec le peintre Cadiou, le prix « SOS Paris » pour leur action pour la sauvegarde de la Cité Fleurie.

En 1978 le classement de la Cité Fleurie est annulé pour vice de forme

En mars 1981, Armand Lacroix rencontre François Mitterrand, candidat à l’élection présidentielle, en visite à la Cité Fleurie. Il lui promet de la « sauver » s’il est élu.
En février 1982, Armand Lacroix décède d’un cancer. Mai 1982 la Cité Fleurie est sauvée.

En mai 1982, la partie de la Cité Fleurie comportant les 29 ateliers est achetée par une société privée de HLM. Le lieu n’est plus menacé et les ateliers vacants seront attribués à des artistes.

La Cité Fleurie : Armand Lacroix, César Domela, Henri Delcambre et Henri Cadiou (de D à G)
© Keystone

NOUVELLE MENACE SUR LA CITÉ FLEURIE À PARIS

LE MONDE |  • Mis à jour le 

 

Enjeu depuis plus de dix ans d’un combat acharné entre ses propriétaires successifs et les occupants de ses vingt-neuf ateliers installés dans 4 000 mètres carrés de verdure du treizième arrondissement de Paris (boulevard Arago), la Cité fleurie suscite à nouveau l’inquiétude de ses défenseurs.

Sauvée en tant que site, la cité – qui a été rachetée, il y a un peu plus d’un an, par un groupe immobilier pour une somme de 8,85 millions de francs – « fait maintenant l’objet d’une spéculation et va perdre à très brève échéance sa vocation artistique », a affirmé, le 13 juillet, le sculpteur Armand Lacroix, président de l’Association des artistes pour la sauvegarde de la Cité fleurie.

« Si dans quelques jours la Ville n’a pas fait jouer son droit de préemption, dit-il, sept ateliers vont tomber aux mains de personnes qui ne sont pas des artistes, seules capables de payer les 75 à 100 millions d’anciens francs que le propriétaire nous demande pour le rachat de notre outil de travail « , précisent les sculpteurs et peintres de la Cité fleurie.

La Cité fleurie avait été classée en janvier 1976, mais en juin 1978 le Conseil d’État avait annulé cette décision pour « vice de forme ». Aucune nouvelle mesure de classement n’est intervenue depuis.